ARTICLE IN PRESS
EMC-Médecine "" (2005) """-"""
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Trousse d’urgence en médecine générale Emergency pack for general practitioners P. Girier a,*, S. Figon b Collège lyonnais des généralistes enseignants, 15, rue Allende, 69600 Oullins, FranceCollège lyonnais des généralistes enseignants, 16, avenue du Mont-Blanc,MOTS CLÉS Résumé La trousse d’urgence idéale n’existe pas. Cet article est d’abord une réflexion
sur l’élaboration de la trousse médicale d’urgence pour le praticien de famille (les
propositions qui sont faites ne conviennent pas aux médecins urgentistes). Les auteurs,
dans un premier temps, insistent sur les difficultés qu’il y a à concevoir une trousse
standardisée ; difficultés dues aux variations de pratique entre médecins généralistes,
difficultés dues aux praticiens eux-mêmes et à leur environnement. La seconde partie de
ce texte présente les notions indispensables à connaître afin d’élaborer sa trousse
d’urgence : comment choisir les médicaments, comment les classer, comment les
conserver, l’importance de la check-list etc. Des tableaux présentent la liste du matériel
administratif, diagnostique et thérapeutique. Les outils diagnostiques et thérapeutiques
sont classés selon leur caractère indispensable, utile ou adapté à une pratique rurale ou
urgentiste. La troisième partie est une synthèse des médicaments indispensables avec un
bref rappel de leur posologie, de certaines particularités et la proposition d’alternatives
médicamenteuses : la liste est longue mais non exhaustive, et les praticiens choisiront les
thérapeutiques qui leur semblent le plus adaptées à leur exercice. Abstract In general practice, no ideal emergency pack exists. The aim of the present KEYWORDS
article is essentially to propose some recommendations for the constitution of an
emergency pack to be used by general practitioners (GPs) (recommendations not suitable
for emergency doctors). First, we underline the difficulties associated with the elabora-
tion of a standardized pack; these difficulties are due to the various ways of practicing
primary care, in relation with the GPs themselves and their environment. The second part
of the article presents the basic principles for the elaboration of the GP emergency pack:
how to select the drugs, how to organize them, how to keep them, the importance of acheck-list, etc. Tables list the required administrative, diagnostic and therapeuticmaterials. Diagnostic and therapeutic tools are distributed according to their specificity:
necessary, useful, or adapted either to rural or emergency practices. The third part
summarizes the essential drugs, together with their dosage, some of their specificities
and a proposition for alternative drugs. This is a long but non exhaustive list and GPs will
select the therapeutic tools that they consider the most suitable for their own practice. Adresse e-mail : [email protected] (P. Girier).
1762-4193/$ - see front matter 2005 Publié par Elsevier SAS. doi: 10.1016/j.emcmed.2004.12.006
ARTICLE IN PRESS Introduction
pratiquement toujours un simple avis, rarement
l’utilisation d’un médicament per os ou injectable,
Il n’existe pas une trousse d’urgence standard. Un
ou la nécessité de réaliser un acte d’investigation
questionnaire envoyé à chacun des participants à
non courant (électrocardiographe [ECG], mesure de
un diplôme universitaire de médecine générale sur
le contenu de leur trousse en 2000 montrait la
Cet article se propose dans un premier temps
grande diversité des trousses ; il y a autant de
d’apporter des réponses aux différentes questions
trousses que de médecins. La seule trousse idéale
générales qui se posent pour construire une trousse
dite d’urgence et dans un second temps de faire la
l’élabore selon ses compétences, l’environnement
liste des médicaments d’urgence avec leurs indica-
dans lequel il exerce, sa clientèle, ses responsabi-
tions, à charge à chaque praticien ensuite de faire
lités, sa pratique du moment et son tempérament.
son choix personnel parmi toutes les propositions.
Les nouvelles dispositions sur le système de
Ce travail est largement inspiré des articles prin-
garde tel qu’il est instauré en France ont considé-
rablement modifié les pratiques des médecins en
Force est de constater une diminution du rôle
Points forts
actuel du médecin généraliste (MG) dans les soins
d’urgence, surtout en ville, où l’hôpital joue un
Il n’existe pas une trousse d’urgence stan-
rôle accru. Mais le MG, de par sa mission de premier
dard ; la seule trousse idéale est celle qui est
recours et de continuité des soins, garde toujours
sa place au sein du système de prise en charge des
Même si la majorité des actes non program-
més et des actes d’urgence en médecine géné-
Le médecin de famille est de plus en plus sollicité
rale relève d’un simple avis médical, le prati-
pour pratiquer ses gardes dans une structure telle
cien doit avoir le matériel nécessaire lui
que les « maisons médicales de garde » et donc se
permettant de répondre en premier recours à la
déplace de moins en moins, laissant souvent les
plupart des situations de détresse vitale.
appels urgents ou les visites à domicile impératives
à un médecin urgentiste, voire au SAMU. Et même
L’essentiel à connaître pour constituer
lorsque le médecin est amené à se déplacer, la
sa trousse
valise du généraliste de garde ne peut ou ne doit
pas être une version simplifiée d’une valise de
Intérêt de disposer d’une trousse de base
En dehors de la permanence des soins, il est
et d’une trousse de second recours
demandé aux médecins de réserver leurs déplace-
ments pour des visites réellement justifiées. En
Deux analyses, une sur la pratique d’un médecin
effet, l’accord national de bon usage des soins a
pendant 1 an et une plus récente sur les actes
pris effet en octobre 2002 avec pour objectif prin-
effectués en urgence dans l’agglomération lyon-
cipal de favoriser les consultations au cabinet du
naise et ses environs, ont montré que les visites
praticien. Avant la mise en place de cet accord sur
d’un médecin de garde sont cotées pour la plupart
les soins hors cabinet, la part des visites des géné-
d’Île-de-France en 2002 était de 15,9 %. En
juin 2003, elles ne représentent que 12,8 % des
Tableau 1 Les cotations CCMU.
actes des praticiens (chiffres donnés par l’Union
régionale des caisses d’assurance maladie [URCAM]
A : ni geste ni prescription à visée thérapeutiqueou diagnostique
Île-de-France). En pratique, certains médecins de
B : pas de soin mais prescription thérapeutique ou
ville ne font parfois qu’une ou deux visites à domi-
diagnostique, entretien psychothérapeutique
cile par semaine, ce qui limite considérablement
Anomalie d’une fonction vitale qui doit être trai-
l’intérêt d’avoir une trousse de visite bien exhaus-
tive. Mais l’urgence ne se rencontre pas qu’en visite
Traitement mis en place qui nécessite une sur-
et une trousse bien complète est très utile pour
veillance et la décision d’évacuation dépend durésultat de la thérapeutique
toutes les situations d’urgence ou de gravité que
Patients pour qui le pronostic vital est en en jeu
l’on peut avoir au cabinet. Deux thèses de recher-
che soutenues à montrent que les patholo-
Grande urgence qui nécessite l’intervention d’une
gies rencontrées lors d’une garde ou lors de consul-
tations urgentes ou non programmées nécessitent
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Trousse d’urgence en médecine générale
D’autres critères entrent en jeu et en décou-
Documentation médicale
• la fatigabilité à porter cette valise au cours de la
Un dictionnaire médical est certainement utile. Le
journée (et donc son poids qui correspond direc-
problème est le choix. Il est difficile de concilier
tement à l’exhaustivité) fait discuter le fait de
validité des sources thérapeutiques et compacité
tout emporter. On voit ici l’importance de la
de l’ouvrage. Le Vidal visite est trop succinct, le
régulation ; bien connaître le motif de la visite
Guide Dorosz est un bon compromis, hélas sans base
nous permet de transporter ce qui est néces-
validée et le GNP (base Vidal) n’est plus édité
saire, voire de prévoir les éléments nécessaires ;
depuis 2002. Une solution moderne vient de la
• un rangement optimal permet une utilisation
forme électronique du Vidal que l’on consulte sur
un assistant électronique de poche.
• certains matériels lourds et encombrants (ECG,
Les médecins les plus anxieux auront à cœur
O , chambres d’inhalations, poche de perfusion)
d’emporter avec eux un guide sur les urgences,
rarement consulté mais rassurant. Les ouvrages sur
ce thème sont trop nombreux pour être tous cités
Matériel administratif
et les auteurs laissent les lecteurs faire leur choix.
Ces données peuvent être incorporées dans l’assis-
Ce sont les ordonnances, feuilles de soins, etc. Ce
compartiment de la trousse est le seul à être com-
Les « pense-bêtes » pour la PLS (ou position
mun à tous les médecins généralistes. La seule
latérale de sécurité), massage cardiaque/ ventila-
tion facilement accessibles sont les bienvenus, vu
difficulté est de s’assurer que tous les « papiers »
leur faible prévalence, le médecin ayant peu de
utiles sont dans la mallette et de penser à la
Le répertoire d’adresses est un élément impor-
Matériel diagnostique
tant de la trousse. Il est indispensable de posséder
un carnet contenant les numéros de téléphone uti-
Certains instruments sont indispensables tels un
les. Ce répertoire peut être sous forme papier, mais
stéthoscope et un tensiomètre. D’autres sont adop-
est avantageusement remplacé par son modèle
tés selon la pratique du praticien (lecteur de glycé-
électronique ou par le téléphone portable, permet-
tant les mises à jours fréquentes. Médicaments per os et injectables
• le numéro des patients qui l’ont appelé ;
• le numéro et l’adresse de la pharmacie de
Importance de la check list
Tous les médicaments se trouvant dans la mallette
• les numéros des correspondants spécialistes ha-
de visite et dans le bureau du médecin devraient
figurer sur une « check list » avec leur date de
• les numéros des services d’urgence de sa ré-
péremption. Sur cette liste, doit aussi figurer la
gion : centre antipoison, centre de pharmacovi-
date de péremption de la stérilisation du matériel à
gilance, pompiers, SAMU, numéros des « por-
usage unique. Celle liste n’est peut-être pas à
tes » des hôpitaux et cliniques, ambulanciers,
mettre dans la valise d’urgence. Elle doit se trouver
plutôt dans l’informatique du cabinet ou sur le
Tableau 2 Détail des documents administratifs.
Doubles et sécuriséesOrdonnancier bi-zone normal et sécurisé
Feuilles de soins ou lecteur de FSE portableBons de transportArrêts maladie et accidents de travailCertificats de décès
HDT et HOCertificats d’absenceCertificats de coups et blessures
Liste de la nomenclature des actes en visite, 2 stylos, enveloppes, tamponRépertoire des numéros utilesMonnaie
ARTICLE IN PRESS Tableau 3 Détail du matériel diagnostique. Matériel indispensable Matériel utile
Débitmètre de pointe avec embouts de carton
Otoscope avec spéculums et piles de rechange, anse de Snellen Électrocardiographe avec règle à ECG (indispensable au cabi-pour nettoyer les conduits auditifs
net dans la pratique quotidienne du MG)
Thermomètre, centimètre, marteau à réflexes, gants non sté-
Tests pour anginesGel hydroalcoolique antiseptique en flacon de 75 ml typeManugel®
bureau avec des rappels qui permettent une mise à
problème très important qu’il est nécessaire de
jour même sans utilisation. Une vérification au
minimum annuelle, au mieux deux fois par an est
Certains emballages sont protecteurs de la lu-
mière, ce qui protège le produit de la dégradation
Problème du choix des médicaments
Certains emballages sont protecteurs de la cha-
Une seule spécialité par classe nous paraît suffisant
leur. La valise du médecin laissée dans sa voiture
(inutile d’avoir trois anti-inflammatoires non sté-
peut présenter une température interne de 40 de-
grés (température à laquelle aucun médicament ne
Quelle forme galénique faut-il choisir ? Per os
résiste), et on peut penser que le gel a le même
sous forme buvable, comprimés ou gélules, forme
effet. Les tests angines sont faits pour être conser-
pédiatrique ou adulte ou injectable ? Il est souhai-
table d’éviter les suppositoires (par exemple un
Dans son emballage, le produit est bien recon-
antiémétique peut être intéressant per os mais
naissable alors que hors de son conditionnement,
aussi en injectable). Les comprimés s’altèrent
beaucoup d’ampoules sont mal lisibles, mal noti-
moins que les formes poudres. Le médecin attentif
fiées (notamment pour le médecin presbyte.). De
aura à cœur d’avoir quelques médicaments per os
nombreuses erreurs en anesthésie-réanimation
non urgents mais qui évitent au patient de recourir
sont attribuées à des confusions de produits lorsque
à la pharmacie de garde à 3 heures du matin.
les ampoules sont hors de leur emballage. En cas de
Dans les guides d’urgence, les protocoles ne font
déconditionnement des ampoules, il faut les placer
pas toujours la différence entre ce qui est réalisa-
dans un étui adapté en mousse afin d’éviter qu’el-
ble à domicile seul et ce qui est réalisable à domi-
cile avec une équipe (SAMU = 3 personnes mini-
mum). Il n’est pas facile, voire impossible,
Comment classer les médicaments
d’assurer seul à la fois, les soins, la recherche
Conserver l’emballage permet de connaître le pro-
téléphonique d’un avis et l’entretien avec la fa-
duit, voire d’écrire sur la boîte des informations
importantes mais augmente la manipulation si l’on
privilégie les administrations de produits bien
connus et utiles. Chaque fois que cela est possible,
Classer par pathologie certains produits avec le
en cas de nécessité de faire une injection, la voie
matériel est une solution : par exemple, on peut
intramusculaire (i.m.) est toujours préférable à la
disposer les médicaments nécessaires à la prise en
voie intraveineuse (i.v.), voire à la pose d’une
charge de l’infarctus du myocarde (IDM) (aspirine,
perfusion. Par exemple, commencer par une injec-
trinitrine, antalgique morphinique, adrénaline.)
tion de furosémide 20 mg i.m. permet d’assurer le
dans une même boîte. Cela est rassurant mais mul-
traitement d’un œdème aigu pulmonaire (OAP) en
tiplie les boîtes presque identiques pour la poussée
attendant une voie veineuse (à condition d’avoir
d’insuffisance cardiaque, l’arrêt cardiorespira-
respecté les contre-indications de la voie i.m.).
toire, etc. Il faut penser aux utilisations plurielles
telle la morphine dans la douleur ou dans l’OAP,
Problème de l’emballage des ampoules
l’aspirine buvable dans les IDM et la fièvre !
et de la conservation des médicaments
Posséder dans la trousse la liste des médica-
Faut-il garder les boîtes ou mettre les ampoules
ments par pathologie avec leur classement facile-
dans des contenants spécifiques ? Il s’agit là d’un
ment accessible par ordre alphabétique est une
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Trousse d’urgence en médecine générale
autre solution, qui peut permettre à une autre
• le coût de ce matériel n’est pas négligeable et
est un critère essentiel de choix : il n’est pas
On comprend ainsi qu’il faut être très précis. Le
raisonnable de recommander à tout jeune mé-
principal est que le mode de rangement soit tou-
decin qui prépare sa première mallette d’ur-
jours le même pour chaque médecin et corresponde
gence de se procurer un défibrillateur onéreux
à sa réflexion afin d’éviter une trop longue recher-
ou du matériel à oxygène qui nécessite un ser-
• faire un choix en fonction de la clientèle : par
Matériel thérapeutique
exemple, un médecin avec une forte patientèle
pédiatrique tiendra à emporter une chambre
Sa composition est très variable selon la pratique
d’inhalation. Il choisit alors le modèle compact
du médecin. On trouve dans la plupart des mallet-
tes les classiques seringues et compresses. Beau-
coup plus rarement, on aura besoin de lignes de
Ne pas oublier, dans la voiture
perfusion, de canules de Guedel, voire de sondes
Il est indispensable de posséder : une lampe de
Les difficultés pour élaborer ce secteur de la
poche, un carnet et un stylo et surtout un plan de
ville récent et détaillé même si un médecin de
• s’assurer de la stérilisation du matériel non je-
famille connaît bien souvent son lieu de
• surveiller la date de péremption de la stérilisa-
Bien choisir le contenant : les trousses
tion du matériel à usage unique, et le noter dans
elles-mêmes
• bien choisir son matériel : emporter ce que l’on
Le choix de la trousse de visite ne doit pas se faire à
connaît bien, ce que l’on maîtrise bien : inutile
la légère : cette mallette lui rendra de nombreux
de s’embarrasser de sondes d’intubation si notre
seule expérience se limite au mannequin de la
Elle doit être légère ; le médecin la porte à bout
faculté lorsque l’on était étudiant, et ce
d’autant que le médecin isolé se retrouve dans
Elle doit être maniable et robuste.
la position du secouriste et doit faire face à des
Elle comportera trois ou quatre compartiments,
gestes de survie non techniques ! De même, il
mais plus ne semble pas indispensable.
est inutile d’avoir à disposition du matériel
Pour se la procurer, on peut s’adresser dans les
d’obstétrique si on exerce en grande ville à
nombreux points de vente spécialisés dans le maté-
proximité d’une maternité de niveau I ;
riel médical mais un sac de sport ou un sac de
Tableau 4 Détail du matériel thérapeutique. Matériel indispensable Matériel utile Pour les médecins ruraux ou urgentistes confirmés
1 paire de petits ciseaux à bouts pointus
1 chambre d’inhalation adulte et enfant
Compresses alcoolisées en sachets indivi- Laryngoscope avec lames de 2-3-4
Cathéters périphériques téflon G (16, 18,
De manière exceptionnelle :
1 boîte « accouchement » avec 1 pincede Kocher, compresses 30*30, 1 seringuede 50 ml, 1 serviette, 2 sondes d’aspira-tion n°6 et 8Nécessaire à prélèvement pour hémocul-ture et groupage
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voyage, solide, léger, avec trois poches peut très
bien faire l’affaire. Un vanity-case peut même suf-
Points forts
fire pour ceux ou celles qui privilégient le côté
La liste des médicaments est très variable
selon l’activité et le lieu d’exercice du méde-
Concernant la trousse de second recours : le
principal critère de choix est sa taille.
Une vingtaine de molécules seulement sont
Tout est possible : on peut même prévoir deux
réellement utiles, indispensables et d’usage
éléments tels une caisse de bricolage s’ouvrant en
fréquent. Pour les situations d’urgence vraie
accordéon et munie de nombreux casiers pour les
mais peu fréquentes en médecine générale, le
médicaments, et un grand sac de sport très robuste
praticien devra disposer d’une vingtaine de mé-
trousse doivent figurer sur une « check-list »
Points forts
afin de contrôler leur date de péremption.
Les médicaments choisis seront ceux que le
Avoir un répertoire téléphonique mis à jour
régulièrement, avec les numéros de téléphone
Un seul médicament par classe est suffisant
des correspondants spécialistes habituels et des
Le classement et l’emballage des médica-
services d’urgence de sa région est indispensa-
ments restent un problème : le principal est que
le mode de rangement soit toujours le même
Le matériel diagnostique diffère peu de celui
pour chaque médecin et qu’il corresponde à sa
que l’on utilise au quotidien au cabinet (sté-
thoscope, otoscope, etc.). Seul l’électrocar-
diographe présente l’inconvénient du volume.
Le choix du matériel thérapeutique (serin-
gues, aiguilles, mais aussi canules, ou néces-
Conclusion
saire à intubation) se fait selon les critèressuivants : matériel jetable plutôt que stérilisa-
La pratique de la médecine générale n’est pas celle
ble, coût modéré, réelle utilité et bonne maî-
des urgentistes exerçant dans des structures telles
SOS médecins, SAMU ou SMUR. Certains médecins
généralistes participent aux soins de grande ur-
gence en tant que médecins-pompiers mais alors ils
Médicaments utiles selon les diagnostics
bénéficient de voitures d’intervention avec le ma-
ou les symptômes rencontrés
Les médecins, selon plusieurs études descripti-
ves, en ville et en milieu rural, assurent la majorité
La présentation des différents ouvrages consultés
des actes non programmés et d’urgence, sans dif-
pour la prise en charge des urgences, choisit une
férence significative entre les lieux. Le médecin a
analyse par pathologies associant la conduite à
déontologiquement (article 77 du nouveau code de
tenir avec les produits et matériels à Nous
déontologie) et médico-légalement l’obligation de
laissons le lecteur choisir son guide parmi les diffé-
répondre aux différents recours de soins et d’assu-
éditions, nous nous limitons à faire un listing
rer la permanence des soins. La prise en charge des
des médicaments en indiquant pour chacun leur
patients en premier recours est une des cinq fonc-
degré d’importance et de prévalence :
tions de la médecine générale. Dans cette fonction,
valise 1 : médicaments indispensables et
la réponse aux « urgences » nécessite une connais-
sance, un « savoir-être » et une pratique avec des
• valise 2 : médicaments utiles, pour des situa-
outils adaptés : utilisables, non périmés et corres-
tions d’urgence vraie, mais peu fréquentes en
pondant aux motifs de consultation rencontrés ou
possibles. Cet article devrait aider le praticien à se
Les médicaments sont cités sous leur nom com-
constituer une trousse d’urgence fiable, adaptée
aux besoins et facile à utiliser, qui lui permet
choix partial et critiquable a été fait pour des
d’apporter un soulagement ou une solution aux
raisons pratiques tout en reconnaissant qu’une
différentes pathologies rencontrées. Le médecin
écriture en dénomination commune internationale
n’oubliera pas la nécessité de consulter les mises à
est préférable à l’heure actuelle.
jour liées aux évolutions thérapeutiques validées. ARTICLE IN PRESS
Trousse d’urgence en médecine générale
Tableau 5 Les médicaments, leurs indications en urgence, leurs particularités et les alternatives(valise 1 = médicaments indispensables et d’usage fréquent ; valise 2 = médicaments utiles, pour des situations d’urgence vraie, mais peu fréquentes en médecine générale.). Produits Indications Précautions, particularités, alternatives
Déshydratation aiguë du nour- Sachets à dissoudre dans 200 ml d’eau
Adulte 0,50 mg en i.m. stricte plutôt que
Existe sous 3 formes auto-injectable dont
Antibiotique utile dans nombreuses infec-
tions en sachant que l’antibiotique univer-
solvant i.m. Acide acétylsalicylique 1000,
IDM : posologie : 250 à 500 mg per os, pas
Alternative possible avec des produits tels
Ajouter de l’eau potable dans le flacon
jusqu’au repère de l’étiquette (environ
activé en suspension (1 flacon de Carbo-mix® 50 g)Enfant : en pratique, la posologie est de1 g/kg (soit environ 10 ml/kg)
Pour mise en place d’une voie veineuse et
véhicule de médicaments administrables /perfusion. Pour qui sait le faire. Alternative : Ringer Lactate®
Après échec du traitement topique (voir
Conservation entre +2 et +8 °C et à l’abri
de la lumière. Existe une forme Kit, Gluca-
gen Kit®, qui peut être conservé à tempé-rature ambiante
lapsus, choc, déshydratationaiguë grave du nourrisson,hypothermie, IDM, menaced’IDM
Agitation aiguë psychomotrice Haldol® : 1 à 2 mg en i.m.
Alternative Valium® 10 mg/2 ml en i.m.
CI en cas d’insuffisance rénale soit clai-
Prendre le produit que l’on connaît bien :
les posologies étant différentes (attentionaux poids < 40 kg ou >100 kg)
ARTICLE IN PRESS Tableau 5 (suite) Produits Indications Précautions, particularités, alternatives
Imigrane® ou Imiject® 6 mg/0,5 ml Crise migraineuse
triptans en per nasal ou en per osAttention aux interactions médicamenteu-ses et précautions d’emploi
Alternative avec Burnex® 2 mg en i.v.
Attention chez l’homme à la prise de sildé- 1
nafilAlternative : Trinitrine® cp, Natispray®0,30mg pour OAP
Loxen® 20 mg 1 cp per os ou alternative/
l’urgence est de soulager un souffranceviscérale (OAP, douleur thoracique.) parun diurétique ou un dérivé nitré et non detraiter la TA
cystites aiguës simplesAlternative : Monoflocet®, Uridoz®, Uni-flox® etc.
Morphine injectable®, amp. 10 mg Douleurs intenses, ischémie
3 mg/injection i.v. avoir aussi une forme orale : Alternatives :Actiskenan®, Sevredol® ou Morphine Coo-per® amp. buvable
Une dose initiale de 0,4 à 2 mg de chlorhy- 2
drate de naloxone peut être administréepar voie i.v.
La forme Lyoc évite d’avoir à posséder les
autres galéniques et convient aux enfants> 18 kg et adulte. Posséder aussi une forme pédiatrique deparacétamol type Efferalgan® Soluté
1 goutte/ instillation sinon utiliser Dia-
duits tels Voluven® mais réservé aux hôpi-taux
1/2 à 1 amp. chez l’adulte et l’enfant >3 ans
alternative : Diclofénac 75 mg/3 ml , en
Alternative pratique: Vogalène® sousforme Lyoc
À instiller avant envoi en milieu spécialisé. 1Produit coloréAlternative : Posicycline®, ChibroxineR etautres
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Trousse d’urgence en médecine générale
Tableau 5 (suite) Produits Indications Précautions, particularités, alternatives
Enfant : 1re dose à administrer si possible
intramusculaire : 50 à 100 mg/kg, sansdépasser 1 gAdulte : 1 à 2 g
À utiliser immédiatement après reconstitu- 1
Pour la forme 120 mg, préférer l’injectioni.v. à l’injection i.m. La voie per os dans bien des cas peut suf-fire
2 comprimés en une seule prise au plus tôtaprès le rapport, dans les 72 heures quisuivent
Anxiété, brûlures étendues ou Agit plus vite par voie rectale (avec une
voie i.m. : voie à utiliser pour les crises
convulsives de l’enfant et du nourrisson :0,5 mg/ kgÉtat d’agitation psychomotrice (préférerHaldol®)
Penser à s’aider d’une chambre pour une
vraie pénétration du produit, quitte à utili-ser une bouteille de plastique
d’arc des soudeurs ou ophtal-mie des neiges
i.v. : voie intraveineuse ; i.m. : voie intramusculaire ; s.c. : voie sous-cutanée ; IDM : infarctus du myocarde ; OAP : œdème aigupulmonaire ; HTA : hypertension artérielle ; TA : tension artérielle. Références
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La rédaction de Prescrire. Les médicaments injectables
pour l’agitation aiguë chez un adulte non coopérant. Rev
La rédaction de Prescrire. Élaborer sa trousse d’urgence. Prescrire 2003;23:688–92. Rev Prescrire 1990;10:462–71.
La rédaction de Prescrire. Poussée hypertensive :
La rédaction de Prescrire. Élaborer sa trousse d’urgence.
l’urgence n’est pas de baisser la pression artérielle. RevRev Prescrire 1990;10:517–23. Prescrire 2003;23:129–30.
D I A G N O S I S O F F E L I N E L O W E R U R I N A R Y T R A C T D I S E A S E ( F L U T D ) DIAGNOSTICS: ■ Obtain history■ Perform physical exam, complete urinalysis1 and serum chemistry panel■ If UTI, obtain urine culture and sensitivity (MIC if possible)■ Perform radiography2 and contrast studies Urolith(s)/crystalluria detected? Unknown or mixed composition Calciu
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